1 juin 2009

Le journaliste, le conseiller en RP et le pontife-blogueur… Ou comment les « nouveaux médias » peuvent brouiller les lignes de démarcation.

(Première partie)

L’idée de ce billet me vient de ma lecture récente d’un article de recherche de Marina Vujnovic paru dans le Journal of New Communications Research (Vol. II, Issue 2) de l’hiver 2008.

Intitulé Framing Professionalism and the Ethics of Journalism and Public Relations in the New Media Environment : The Case of Armstrong Williams, l’article de recherche retrace les paramètres encadrant le discours universitaire à propos de la professionnalisation et de l’éthique en journalisme et en relations publiques.

Comme point de départ, Vujnovic revient sur le cas Armstrong Williams (2005), un journaliste américain dont les articles et interventions télévisées paraissent dans plusieurs médias du pays (i.e. un syndicated journalist). Connu pour ses positions conservatrices, Williams reçoit clandestinement quelques centaines de milliers de dollars (240k plus précisément par le biais de la firme Ketchum Public Relations) pour parler favorablement du programme No Child Left Behind du gouvernement américain.

Découvert en premier par un journaliste du USA Today, Williams passe au tordeur dans le New York Times ( à quelques reprises) et dans plusieurs médias web monolithiques dont le Daily Kos.

Du côté des relations publiques, les réactions semblent plutôt timides…même celles de Richard Edelman dont la soudaine vertu sera mise au rancart plusieurs mois plus tard, avec le faux blogue Wal-Marting Across America.

Selon Vujnovic, le cas Williams illustre le brouillage grandissant entre les deux professions, rendu possible par les nouveaux médias, entre autres. Cependant, l’auteur souligne que Williams s’est servi des nouveaux médias pour agir à titre d’agent de propagande et non à titre de journaliste ni de conseiller en relations publiques…Williams aurait ainsi violé non seulement l’éthique journalistique mais également celle des relations publiques (au plan de la divulgation, entre autres).

L’auteur rappelle aussi qu’aucune société ne semble immunisée contre la corruption journalistique et mentionne les travaux de Dean Kruckeberg et Katerina Tsetsura avec leur Global Media Corruption Index.

Les deux questions centrales posées par l’article de Vujnovic sont celles-ci :

1) Comment les médias traditionnels américains (mainstream) ont-ils présenté leurs discours sur la professionnalisation journalistique et la professionnalisation des relations publiques, à travers le cas Armstrong Williams ? L’affaire Williams est-elle présentée comme une violation de la profession journalistique ou une violation de la profession en relations publiques ?

2) De quelle manière ces discours illustrent-ils les relations entre journalisme et relations publiques ?

Seconde partie : la semaine prochaine ! Merci de votre attention.

Patrice Leroux

1 commentaire:

Matthieu Sauvé a dit…

Bonjour Patrice,

Bravo pour ce départ très pertinent. Je suis fasciné par la place que semblent vouloir occuper (ou retrouver enfin) les questions relatives à l'éthique et au professionnalisme, quel que soit le côté de la clôture - ou des médias - dont on se trouve. Vivement la suite de ton texte !

Matthieu

 
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