28 mai 2011

MédiaCamp Montréal-2011 : Les enjeux de la curation

Une première expérience somme toute assez réussie au MédiaCamp Montréal de 2011. J'apprécie beaucoup la formule.

Préparer un cours de trois heures, ce n'est pas la même chose qu'une intervention de 15 minutes. Il faut pouvoir ramasser ses idées... Félicitations à tous ceux qui réussissent ce tour de force !

J'ai donc présenté mon anti-conférence intitulée La "curation" web: phénomène durable ou fumisterie ?

Ma plus grande satisfaction ? Les questions et les commentaires des participants. Merci à tous !

Voici donc le contenu de ma présentation (diapos sur slideshare) suvie de l'enregistrement complet sur Ustream (40 minutes y compris les questions et commentaires).
Web curation p_leroux_2011
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Présentation en salle


Merci encore aux organisateurs : Mathieu Lavallée, Laurent Maisonnave, Michel Munger et Liz Ostroff.

Et merci aux commanditaires: Transcontinental, La Fabrique de Blogs, SeeVibes et Cohn & Wolf.

Patrice Leroux :-)

17 mai 2011

Media Camp Montréal 2011- J'y serai !

MediaCamp Montréal

Refaire le monde, sans doute pas... Mais j'aurai le plaisir et le privilège d'y lancer une "anti-conférence" dans l'après-midi du samedi 28 mai 2011 sur un thème qui m'interpelle beaucoup depuis quelques mois : la "curation" web...

Voici donc le titre ainsi qu'une petite mise en contexte:

La «curation» web: phénomène durable ou fumisterie ?

On entend beaucoup parler du phénomène dit de la curation web depuis quelques mois. Confrontés à la surabondance d’informations d’Internet et de ceux qu’on nomme les webacteurs des médias sociaux, comment pouvons-nous arriver à filtrer ce déluge de contenus et à y trouver du sens ? 

Qu’entend-on au juste par ce mot curieux adapté de l’anglais curator, lui-même emprunté au monde de la muséologie ? S’agit-il d’une nouvelle fonction (curateur web) ou d’une habileté supplémentaire à maîtriser (curation) chez ceux qui se dirigent vers les métiers de l’information ?

Pour certains, la curation est une activité qui consiste simplement à trier et à colliger des informations, voire même à prendre les contenus d’autrui et à les placer ailleurs...

Pour d’autres, la curation consiste d’abord à créer de nouveaux savoirs, à ajouter une perspective originale, une analyse ou un contexte à partir des mots, images, objets et sons des autres. C’est ainsi que le journalisme tient souvent à se distancer de la curation web qu’il perçoit, à tort ou à raison, comme une simple activité d’agrégation.

La récente montée en flèche d’Andy Carvin du National Public Radio (NPR), devenu rapidement en 2011 une vedette du monde journalistique américain grâce à son tri de tweets en provenance du monde arabe semble donner raison à cette perception. 

Quoi qu’il en soit, le journalisme, qu’il s’agisse de «journalisme-citoyen» ou non, vit des bouleversements importants à cause des médias et des réseaux sociaux. Qu’advient-il par exemple du principe fondamental de vérification des sources en cet ère de web en temps réel où la course au scoop devient encore plus effrénée ?

Enfin, certains médias songent à adopter le principe de la curation web pour se rapprocher davantage de leur communauté. Quels en sont les promesses, les obstacles ou les inconvénients ?


Au plaisir de vous  rencontrer et d'en discuter !

Merci de votre lecture.

Patrice Leroux

9 mai 2011

Médias sociaux 2011: le diagnostic de Burson-Marsteller

D'abord merci @MichelleBlanc d'avoir attiré mon attention vers cette présentation SlideShare du cabinet de relations publiques Burson-Marsteller : The Global Media Check-Up 2011.

Pour produire cette analyse, on a examiné des entreprises du Fortune Global 100 : aux USA, en Europe et en Asie-Pacifique. Sans trop de surprises, c'est le fameux quatuor avec Facebook, Twitter, Blogues et YouTube qui y sont les plus utilisés.

Doutiez-vous encore de l'importance de Twitter ?

Le document de 43 diapositives en comprend 22 consacrées à Twitter mais 6 pour Facebook, 5 pour YouTube et 3 pour les blogues. C'est que Twitter est devenu le canal le plus utilisé parmi les grandes entreprises.

La croissance est phénoménale: les abonnements à des comptes corporatifs Twitter ont augmenté, par rapport à 2010, de  241% aux USA et de 328% dans les pays asiatiques. Mais il faut dire aussi qu'une compagnie comme IBM est passée de 46 comptes Twitter en 2010 à 76 en 2011 (ou jusqu'à aujourd'hui).  Les entreprises s'abonnent aussi de plus en plus à leurs propres parties prenantes, c'est à dire qu'elles suivent davantage de monde (augmentation de 154% globalement).

L'étude souligne que les grandes entreprises se servent davantage du RT et surtout du @mentions pour communiquer directement plutôt que de "pousser" des messages. Cela veut donc dire, en partie, qu'on utilise de plus en plus Twitter pour l'écoute et le service à la clientèle.

Curieusement, un compte sur 10 seulement comprend des informations sur des offres d'emploi et des possibilités de carrière. Même si LinkedIn brille par son absence,  tout porterait à croire que c'est à travers ce canal que les enjeux de ressources humaines se passent.

Facebook

Si un peu plus de 60% du Fortune Global 100 a au moins un compte Facebook, l'augmentation n'a été que de 13% en moyenne jusqu'à présent. Qu'est-ce à dire ?  Cela donnerait-il raison à Michelle Blanc qui écrivait il y a quelques mois le billet Pourquoi Facebook c'est de la merde dans un contexte d'affaires ?

Pourtant on y souligne qu'en nombre absolu, Facebook  dépasse Twitter de très loin.  Prenons la variable des  "J'aime" par rapport au nombre d'abonnés aux comptes Twitter.  Le ratio est de 16:1 (une moyenne de 87, 979 "J'aime" contre une moyenne de 5 076 abonnés par compte Twitter).  Par contre, si on multipliait les 76 comptes Twitter d'IBM par cette même moyenne d'abonnés, le ratio serait renversé de beaucoup... Mais encore là c'est sans compter les nombreux comptes Facebook d'IBM...

Quoi qu'il en soit, on peut difficilement comparer Twitter à Facebook. Le premier, selon Burson-Marsteller, sert davantage à une interaction rapide et en temps réel tandis que le second viserait plutôt à "bâtir une communauté"...

YouTube

Surprise ! Il y aurait eu une diminution de 14% des visionnements aux USA mais une augmentation de 26% en Asie-Pacifique. La moyenne de canaux YouTube par compagnie est de 2,7. Mais IBM, GE et Ford en possèdent  à elles seules 21, 12 et 10 respectivement. S'il y a eu un rattrapage en Asie, la diminution américaine ne s'expliquerait certainement pas par un engouement moindre envers la vidéo...

Les blogues

On ne s'attend plus à des croissances spectaculaires mais au moins, la présence des blogues se stabilise. Ce canal n'est pas à la veille de mourir. Si on note une décroissance de 12% en Asie pour cause d'inactivité, on souligne qu'aux USA, les compagnies qui bloguent depuis un certain temps, augmentent le nombre de billets; elles bloguent donc davantage et plus souvent. C'est rassurant mais il n'en reste pas moins que 36% seulement des compagnies du Fortune Global 100 gèrent des blogues. C'est presque deux fois moins que de comptes Facebook...

Seulement 25% des entreprises utilisent tous les services du grand quatuor des médias sociaux.

Merci de votre lecture.

Patrice Leroux

4 mai 2011

Bill Cunningham New York : un superbe documentaire

Le premier long métrage documentaire de Richard Press, Bill Cunningham New York, est une superbe anthologie honorant ce grand personnage/photographe de la mode urbaine, celle de la rue en particulier. Sorti en salle il y a quelques semaines, le film est présenté au Cinéma du Parc à Montréal depuis le 28 avril dernier.

Né en 1928, Bill Cunningham photographie depuis plusieurs décennies des New-Yorkais dont le style, la tenue vestimentaire, voire le panache sortent des sentiers battus et influencent la mode. Sa chronique hebdomadaire et ses photos paraissent dans le New York Times du dimanche à la rubrique On the Street with Bill Cunningham

Il fallait raconter l'histoire de cet homme dont le parcours et le style de vie sont peu commun.

Sans plus tarder, voici le trailer :



Ce qui frappe le plus dans ce documentaire tourné dans un style qui rappelle celui du cinéma direct de l'ONF, c'est d'abord la vitalité, la curiosité, l'humanité et la passion de ce travailleur infatigable. 

On le voit arpenter les rues de Manhattan avec son éternelle bicyclette pour se rendre à un coin de rue ou dans une soirée mondaine, toujours à la recherche d'un oiseau rare à photographier, muni de son vieux Nikon. Ce qui l'intéresse avant tout, ce ne sont pas tant les mannequins qui revêtent les nouvelles collections des grands couturiers mais la faune bigarrée qui gravite autour.

Ce film nous offre également quelques moments précieux de la vie personnelle, voire quasi monastique de Bill Cunningham : dans son minuscule studio de Carnegie Hall (sans cuisine et dont la toilette se situe au bout d'un couloir); et chez sa voisine, la magnifique Editta Sherman, alors âgée de 96 ans, et dont vous pouvez voir une courte vidéo ici, dans son propre studio.

Avant de se lancer en photographie, on apprend que Bill Cunningham a d'abord été chapelier. Ses créations portait le nom de William J. Voici une rétrospective de cette époque concoctée par le New York Times et intitulée A Rare Bird's Feathers.

Presque toujours vêtu d'une veste en coton de type "Bleu de travail", il y a chez lui une simplicité et un ascétisme un peu troublant. On verra d'ailleurs un court aperçu d'une section du célèbre Bazar de l'Hôtel de Ville de la rue de Rivoli à Paris où il se les procure. 

C'est qu'on l'a suivi jusqu'à Paris où il fut reçu, en 2008, Officier de l'Ordre des Arts et des Lettres. Par ailleurs, Cunningham rendra hommage à la ville à sa façon, tel que rapporté par le Women's Wear Daily:

Cunningham, who was the first journalist in America to write about Azzedine Alaïa and Jean Paul Gaultier, paid tribute to Paris as the hub of creativity, which gives him a new education every season. “We have other capitals, but it’s all in Paris. I’m not interested in celebrities with their free dresses,” he continued. “Look at the clothes, the cut, the silhouette, the color. It’s the clothes. Not the celebrity and not the spectacle.”[Source:WWDMedia, 2008]

Un des moments les plus émouvants du film apparaît justement à la fin de son discours ( et dans un des plus sympathiques franglais que j'ai pu entendre de ma vie) lorsqu'il éclate en sanglots après avoir dit:" He who seeks beauty, finds it " (celui qui cherche la beauté, la trouve).

Quelques liens complémentaires





Merci de votre lecture.



Patrice Leroux
 
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