7 juin 2011

Je tweete... moi non plus


Alors qu'on vient d'apprendre que Le Petit Robert intègrerait le mot Tweet dans sa prochaine édition de 2012, le Conseil supérieur de l'audiovisuel de la République française exige des grandes chaînes médias qu'elles se... retiennent de prononcer les mots Twitter et Facebook.


C'est que la  pratique assez répandue d'inciter l'auditeur ou le téléspectateur à consulter la page Facebook ou le compte Twitter  d'un média, en le citant nommément, constitue une publicité clandestine de marque...

Pour "éviter tout malentendu", le Conseil supérieur de l'audiovisuel a publié, en date du 6 juin 2011, la courte lettre envoyée aux chaînes de médias. En voici une partie :

 "La pratique consistant à renvoyer les téléspectateurs sur un réseau social sans citer celui-ci est informative. En revanche, les renvoyer sur ce réseau en le désignant nominativement revêt un caractère publicitaire, ce réseau émanant d'une société commerciale et sa dénomination étant déposée à titre de marque.

Cette pratique contreviendrait aux dispositions de l'article 9 du décret n° 92-280 du 27 mars 1992 fixant les principes généraux définissant les obligations des  éditeurs de services en matière de publicité, de parrainage et de téléachat, selon lesquelles « la publicité clandestine est interdite. (...) constitue une publicité clandestine la présentation verbale ou visuelle de marchandises, de services, du nom, de la marque ou des activités d'un producteur de marchandises ou d'un prestataire de services dans des programmes, lorsque cette présentation est faite dans un but publicitaire ».

En France, on ne semble pas trop avoir rué dans les brancards à la suite du rappel (ou de l'imposition) de l'article 9 du décret 92-280; les chaînes s'y sont pliées, notamment depuis l'affaire DSK, selon Numerama.

Plusieurs blogueurs, dont Benoît Raphaël, ont vivement critiqué, non sans ironie, la décision du Conseil mais plusieurs commentateurs la défendent, avec des arguments somme toute assez solides. Assez pour tenir une bonne et franche discussion...

Les Anglo-Saxons, il fallait s'y attendre, n'ont pas manqué de taper sur le clou de l'interventionnisme étatique... Mathew Fraser, l'American In Paris par excellence, marque tout de même des points en se demandant, entre autres, pourquoi cette preposterous regulation n'était pas appliquée à l'époque du Minitel et de ses services de messagerie de toute sorte... 

Médias français et réseaux sociaux américains devront bien se rejoindre un jour...

Merci de votre lecture !

Patrice Leroux

Aucun commentaire:

 
Creative Commons License
patriceleroux by patrice leroux is licensed under a Creative Commons Attribution-Noncommercial-Share Alike 2.5 Canada License.
Based on a work at patriceleroux.blogspot.com.