31 mars 2012

La Presse et lapresse.ca : chapeau !

Les bonnes nouvelles ne sont pas légion dans le monde de la presse imprimée depuis quelques années.

Le phénomène des fermetures de journaux, aux États-Unis surtout, demeure documenté sur des sites comme Newspaper Death Watch, tandis que les revenus publicitaires ont atteint leur plus forte baisse en 60 ans.

Pourtant, Éric Trottier, v-p à l'information et éditeur adjoint de La Presse - le plus grand quotidien français d'Amérique  - nous apprend ici que le lectorat a connu une progression significative (+11% en semaine). 


Comme le rappelle le NadBank (Newspaper Audience Databank), le "lectorat [canadien] se compose maintenant d’éditions imprimées et de sites Internet" quoique "les lecteurs persistent à préférer les éditions imprimées". 

Par ailleurs, souligne monsieur Trottier, "la croissance est encore plus frappante lorsque mesurée au recul important du lectorat du Journal de Montréal". En effet, son grand rival de toujours - premier grand fleuron de "l'empire" Quebecor - en prend pour son rhume !


Et une surprise de taille: l'augmentation de 27% du lectorat chez les 18 à 34 ans !


Le "rattrapage" de La Presse sur son rival mérite même une belle illustration graphique :





Comment expliquer cette "ascension" ? 

Voici quelques hypothèses bien personnelles...

- Une stratégie Internet ouverte depuis le début (pas d'accès limité aux articles comme au Devoir) et peu d'articles réservés uniquement à la version imprimée). Paradoxalement, la culture Internet de La Presse (et de toute la filiale Gesca) aurait plutôt fait augmenter le tirage, malgré des tendances mondiales à la baisse qui risquent de se confirmer ici même à plus ou moins long terme...

- Des contenus variés et équilibrés, malgré le parti pris éditorial envers le fédéralisme canadien d'antan (et qui renforce, paradoxalement ici encore, les lecteurs souverainistes dans leur conviction);

- La production et le développement de la vidéo avec La Presse Télé - qui a fait de La Presse une véritable entreprise multimédia - avec près de 30 millions de visionnements en 2011. Quelle sage décision de ne pas s'être porté acquéreur d'un réseau de télévision comme Quatre-Saisons (devenu V) il y a plusieurs années... La télé, à l'instar de l'imprimé, migre aussi de plus en plus vers le web;

- Une stratégie itérative visant l'amélioration et la bonification continues (au plan de l'ergonomie, de la présentation et de la diffusion des contenus) de son site;

- Le développement d'applications pour mobiles et tablettes (l'avenir quoi !);

- Une présence dans les médias sociaux, particulièrement à travers les nombreux blogues de ses chroniqueurs et de son compte Twitter avec plus de 185,000 abonnés en mars 2012.


Bien entendu, je ne pourrais passer sous silence la qualité graphique du quotidien et celle de l'impression...

Quant au Journal de Montréal, qui demeure tout de même une force dans le paysage médiatique montréalais, voici quelques hypothèses (encore personnelles) sur sa perte de lectorat :

- Plusieurs tergiversations quant à l'opportunité d'offrir un site web dédié au journal à la fin des années 90 et la décision de mettre l'accent sur une nouvelle marque - Canoe.ca - un portail qui n'a jamais attiré une masse critique ou très importante d'internautes. Ceci étant dit, le portail annonçait l'existence d'un nouveau site pour le Journal de Montréal en mars 2012...

- Le long et difficile conflit de travail au Journal de Montréal n'a certainement pas contribué à maintenir une opinion publique favorable y compris dans les milieux plus populaires et syndicaux, la base de son lectorat...


- Les chicanes entre Radio-Canada et Quebecor ont fait plus de torts à ce dernier qu'au réseau public...


- Les jeunes qui délaissent l'imprimé semblent le faire davantage avec le Journal de Montréal; les opinions d'un de ses chroniqueurs vedettes sur les enjeux de la hausse des frais de scolarité (mars 2012) risquent d'exacerber la fuite...


Alors, Chapeau à La Presse !


Merci de votre lecture.


Patrice Leroux

22 mars 2012

L'influence numérique (du bon et du moins bon)

Brian Solis signe un rapport (disponible ci-dessous) au nom du groupe Altimeter, dont le nom même est encore davantage associé à Jeremiah Owyang, du moins chez ses analystes les plus en vue.

Solis, qui a tout de même joint le groupe il y a un peu plus d'un an maintenant est l'auteur du livre à succès Putting the Public Back into Public Relations et, plus récemment, The End of Business as Usual, entre autres.

Le rapport intitulé The Rise of Digital Influence comporte comme prémisse que le monde des affaires n'a toujours pas bien compris ce qu'est l'influence numérique, notamment par le biais du capital social, du bouche-à-oreille et des médias sociaux.

Bien que disponible le 21 mars 2012, les deux premiers cas, offerts en exemple - et en introduction - pour soutenir certains arguments, font appel à l'affaire United Breaks Guitar ainsi qu'à la tempête créée autour du "nouveau" logo de Gap, des cas de 2009 et 2010 respectivement. Des cas qu'on nous a servis jusqu'à plus soif...et qui donnent une impression de déjà vu... 

Bien que le rappel de ces deux cas me semble un peu malhabile en introduction (question de perception) la suite du rapport offre un aperçu assez solide de ce qu'est l'influence, les façons de l'analyser et de la mesurer dans un but précis: élaborer des stratégies d'influence numérique.

On identifie ainsi un cadre d'élaboration de l'influence comportant les trois piliers dit du capital social : la portée, la pertinence et la résonance (cette dernière étant le résultat des deux premières). Cette section m'apparaît somme toute assez robuste et intéressante.

Par ailleurs, si on met l'accent sur le fait de se fixer des objectifs tangibles, on insiste aussi tout autant sur une évaluation qui mesure les effets (et les causes). On lit, par exemple: Brands that spend time upfront thinking through actions and outcomes rather than first developping campaigns around "the score" will better understand cause and effect. Tout ceci n'est pas sans rappeler le 2e article de la Déclaration de Barcelone...

Mais là où ça se gâte un peu, c'est dans les études de cas subséquentes où on a utilisé Klout (trois cas sur quatre !). Avec en vedette le Windows Phone, Starbucks et Virgin... J'ai de grands doutes sur la portée véritable du score d'influence de Klout, à l'instar de Sarah Downey. L'accent qu'on y met me paraît un peu suspect...

La dernière section du rapport établit une liste d'une douzaine d'outils (Digital Influence Vendors) qu'on catégorise selon les trois piliers du capital social. Est-ce une façon de démontrer qu'on voit tout de même assez large au plan des outils à utiliser ?

Toute la question de l'influence n'est pas sans rappeler le modèle de la communication à deux paliers (ou à deux étages) le Two-step flow model de Katz et Lazarsfeld. À la différence près que de supers-influençeurs ont remplacé les médias traditionnels...

Sorin Adam Matei, professeur à l'Université Purdue (Indiana) s'est aussi posé la question à savoir si ce modèle était toujours pertinent en recherche sur les médias sociaux...

Enfin, il faut lire ce type de rapport où on retrouve des éléments d'analyse intéressants amalgamés avec ce qui paraît être de la promotion de produits avec circonspection, sinon avec un oeil critique.

Qu'en pensez-vous ?
The Rise of Digital Influence
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Patrice Leroux 

9 mars 2012

Des nouvelles de Pearltrees

Un récent séjour à Paris m'a permis d'aller faire un tour chez Pearltrees, rue de Charonne, dans le 11e arrondissement. 

C'est son CMO, François Rocaboy, qui m'a reçu gentiment pour le lunch, par un bel après-midi de la fin février 2012. J'ai eu aussi la chance de rencontrer brièvement son CEO Patrice Lamothe.

J'avais déjà parlé de l'application web dans un billet de 2010 (ici). 

Je fais toujours partie des quelques 300,000 utilisateurs à ce jour. J'aime bien Pearltrees parce qu'elle me permet d'organiser des contenus en une ontologie et une esthétique originales : en arbres de perles.

La métaphore de l'arbre me permet de définir une thématique où j'y appose mes perles de contenus. Ma bibliothèque personnelle est ouverte à tous, repose dans le nuage, accueille la collaboration et permet de retrouver des points communs avec d'autres perleurs, donc d'enrichir mes connaissances et ma propre bibliothèque, entre autres.

Au moment de ma visite, on développait l'application pour iPhone (celle pour l'iPad est ici). Autre nouveauté,son blogue!

Voici un petit reportage de TV5-Monde sur Pearltrees déposé sur YouTube le 9 mars 2012.

A voir à partir du début jusqu'à 2:22


Seul point d'achoppement entre François Rocaboy et moi, la question de la curation Web. Pearltrees se présente comme un outil de curation alors que je le perçois davantage comme un outil d'agrégation humaine, voire intelligente. 

Pourquoi ? Parce que la possibilité d'éditorialiser les perles reste somme toute assez modeste. Mais pour François, l'organisation même des contenus que permet Pearltrees demeure tout de même un acte narratif et qualitatif...

En fait, le mot-clé, à mon avis, est l'organisation du web, davantage que la curation.

Quoi qu'il en soit, Pearltrees peut compter sur moi à titre d'allié au Québec. C'est un outil qui mérite d'être découvert et utilisé par les grands consommateurs d'information.

Voici mon Pearltree sur la... curation !

  Curation et Stratégie/Curation/Strategy dans TIC_Éducation / Patrice Leroux (lerouxpa)

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2 mars 2012

Alpes-Maritimes

Quel plaisir d'être de retour dans les Alpes-Maritimes en ce début mars 2012. Ceci est le second (et probablement dernier) petit carnet photographique de ce séjour.

Comme pour l'avant-dernier billet, toutes les photos ont été prises par ma photographe préférée.

Voici donc quelques images de ce que nous avons vu et ressenti au cours des derniers jours.

Vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir mais, ici encore, j'en ai réduit la taille et la résolution considérablement.

Vue du port de Nice depuis le parc de la Colline du Château.



Vue du Castel plage et du Quai des États-Unis, avant d'arriver à la Tour Bellanda.



Au Sporting Club, Promenade des Anglais.


Endroit des plus agréables pour le lunch.


Rue typique du Vieux-Nice.


Épices et mélanges divers offerts dans de nombreux commerces du Vieux-Nice.



Des confitures, il y en a pour tous les goûts.




J'aimerais donc pouvoir trouver en tout temps de belles anémones comme celles-ci.


Je ne peux tout de même pas ignorer qu'on est en plein Carnaval de Nice...


Et les gens participent en grand nombre, chacun à sa façon.


Les Alpes-Maritimes, c'est aussi, vers l'Est, Villefranche-sur-Mer (Port-de-la-Santé).


Saint-Jean-Cap-Ferrat... (vue d'une plage publique)



Et Beaulieu-sur-mer...my dear !


À l'Ouest de Nice, Saint-Paul-de-Vence.


Petit escalier typique de la ville.



Alors Marius, tu tires ou tu pointes ? (de biais au Café de la Place et de la Colombe d'or).



Impossible de ne pas retourner à la Fondation Maeght.




Merci de votre lecture !


Patrice Leroux
 
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