15 novembre 2017

Honneur pour Alan Glass



C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai reçu un appel téléphonique d'Alan Glass m'informant qu'il recevait la Medalla Bellas Artes de l'Instituto National de Bellas Artes du Mexique.

Trop peu connu dans son propre pays d'origine, Alan est l'un des derniers grands surréalistes de ce courant artistique, toujours aussi créatif et vif d'esprit à l'âge de 85 ans.

Alan, au nom de tous ceux qui t'aiment et qui t'ont aimé profondément, permets-moi de t'adresser mes plus chaleureuses félicitations pour cet honneur tant mérité.



La noche comprende esa música total
de la boca creciendo en el tiempo.


Por eso,

nunca estamos solos,

corazones ignorados,

porque siempre una estrella nace en círculos

deslizándose en la geometría de las manos,

y la noche nos ubica como la sangre perdida
que la pupila no entiende.

ALFONSO CALDERÓN



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Patrice Leroux

1 novembre 2017

Réussir l’investissement responsable: rencontre avec Jean-Louis Roy

Image;:courtoisie Pixabay/Nattanan23
Rencontre extraordinaire avec Jean-Louis Roy 

Réussir l’investissement responsable 

Madame Paule Genest (PGPR), chargée du cours REP2500 Responsabilité sociale et relations publiques souhaite faire partager la présence de monsieur Jean-Louis Roy - à titre de conférencier dans son cours - à l'ensemble des étudiants de la Faculté et de la communauté universitaire.

Date : le jeudi 9 novembre 2017 
Lieu : Pavillon Marie-Victorin, Université de Montréal (salle à déterminer)
Heure : de 19:00 à 20:15 

Jean-Louis Roy lançait, au début de 2017, Réussir l’investissement, un guide à l’usage des États, des entreprises et des ayants droit. 

« L’objet de ce guide est habituellement nommé – Responsabilité sociale (ou sociétale) de l’entreprise. Nous lui préférons – Réussir l’investissement – qui implique la responsabilité complémentaire de l’État, de l’entreprise et des autres parties, les ayant-droit » d’expliquer monsieur Roy. 

À cette occasion, monsieur Roy présentera son guide et répondra aux questions qui lui seront posées par les étudiants du cours de madame Genest. 

Titulaire d’une maitrise en philosophie de l’Université de Montréal et d’un doctorat en histoire de l’Université McGill, Jean-Louis Roy a été Directeur du journal Le Devoir, Délégué général du Québec à Paris, Secrétaire général de l’Agence de la Francophonie (aujourd’hui l’Organisation internationale de la Francophonie) et président de Droits et Démocratie. 

Il préside actuellement Partenariat International. Il dirige l’Observatoire mondial des droits de l’homme du Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal, préside le conseil d’administration du Centre de la Francophonie des Amériques et anime un Réseau international de recherche et d’intervention sur la diversité culturelle du monde. 

Monsieur Roy est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages de création littéraire, d’histoire et d’analyse politique québécoise et internationale publiés au Québec, en France, aux États-Unis, au Brésil, au Maghreb et au Proche-Orient et dans plusieurs pays africains. 

RSVP : avant le lundi 6 novembre 2017 / paule.genest@umontreal.ca


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Patrice Leroux

30 septembre 2017

Rédaction web et programmation neurolinguistique

Image: courtoisie de Pixabay-Couleur CCO

La Programmation neurolinguistique (PNL) est une approche proposée dans les années 70 visant le développement personnel, la psychothérapie et la communication. 

Ses créateurs américains, Richard Bandler et John Grinder, avancent qu’il existe de fortes relations entre la neurologie, le langage et le comportement humain acquis à travers notre expérience de vie. Cette approche compte ses adeptes tout autant que ses détracteurs. 

Loin d’être un spécialiste de la PNL, je trouve tout de même intéressantes ses techniques permettant de pouvoir influencer non seulement les comportements - mais surtout la réception de l’information - au moyen du langage (verbal et non verbal).

Bien entendu, en rédaction web, le champ d’intervention relève davantage du verbal quoiqu’on pourrait toujours extrapoler le non verbal à certains principes d’édition, de « mise en page » ou même d’ergonomie.

Spécifique ou général ?

Certaines entreprises tiennent compte de techniques issues de la PNL pour améliorer l’expérience client sur des sites de commerce en ligne. Ainsi, et selon leur tempérament, plusieurs personnes exigent d’avoir beaucoup d’informations et de détails sur un produit ou un service avant de prendre une décision; ils sont de l’ordre du spécifique

D’autres, au contraire, exigent peu d’information; l’essentiel leur convient très bien. Ils sont plutôt de l’ordre du général ou du global.

Comment intéresser ces deux types de tempérament ? La tactique consiste à s’adresser d’abord au type général avec des messages clés très simples. Ces messages suscitent aussi l’intérêt du type spécifique mais sans assouvir son désir d’en savoir plus. C’est plus loin, à partir d’un simple bouton par exemple, que les messages clés peuvent être enrichis de nombreux détails. 

Ainsi on répond aux deux types de tempérament. En prime, les détails destinés au type spécifique peuvent améliorer le référencement organique.

Rédiger avec des mots rappelant les cinq sens ?

La PNL souligne aussi qu’on observe et comprend le monde ambiant à travers nos sens. Parfois, on utilise un système de représentation davantage visuel, auditif ou kinesthésique (de l’ordre du ressenti avec l’olfactif et le gustatif).

En communication écrite, on utilise aussi ces sens  - dans le choix de nos mots -  pour transmettre un message. On choisit donc des attributs ou prédicats (verbes, adjectifs et adverbes) qui leur sont associés. 

Toute personne a tendance à préférer, consciemment ou non, l’un ou l’autre de ces sens, qu’il s’agisse de l’émetteur (la rédactrice web par exemple) ou le récepteur (la lectrice). On a donc tous des façons différentes d’organiser l’information, de la comprendre et de la mémoriser. 

Personne n’est uniquement visuel, auditif ou kinesthésique mais on peut tout de même reconnaître chez certains une préférence pour l’un ou pour l’autre : par les paroles, les gestes et les écrits. 

Rédiger de façon à privilégier l’un des systèmes risque d’avoir plus de résonance chez le lecteur qui  favorise le même et moins chez un autre.


À quels systèmes de représentation se réfèrent les mots et expressions suivants ? (V, A ou K)

1) Je ne saisis pas bien cette théorie.
2) Je vois bien ce qu’elle veut dire.
3) Ce compte rendu me laisse tiède.
4) Chez lui, tout sonnait faux.
5) SVP, élaborez votre idée plus clairement.
6) Membres du conseil, accordez vos violons !

Trouvez les réponses à la fin du texte.

Pour utiliser cette technique de la PNL en rédaction web, il faut s’imprégner de la culture organisationnelle de l’entreprise et surtout bien connaître ses publics-cibles. 

Si vous rédigez des informations à l’intention de comptables ou d’avocats, utiliserez-vous le même système de représentation que si vous rédigez pour des amateurs  de musique ou de cinéma ?  Qui a dit qu’un comptable ne pouvait pas aussi être amateur de musique ?  

Attention à la catégorisation, à l’amalgame et aux préjugés ! Peut-être que dans ce cas, il faut viser un type en particulier : spécifique ou général. Encore ici, un amateur de cinéma ne se contentera pas d’une simple fiche descriptive d’un film mais voudra en connaître tous les détails alors qu’un autre s’en suffira.

On peut certes tenter des expériences et faire des inférences à propos du système de représentation qui convaincra le plus efficacement le lecteur. Sans rétroaction, l’analytique est bien le seul élément en mesure de nous révéler ce qui fonctionne bien ou non. 

Par contre, si vous êtes une gestionnaire de communauté et que vous devez répondre à une interrogation ou à un commentaire, remarquez bien quel système de représentation votre interlocuteur utilise. 

La lecture attentive du texte – assez semblable au principe fondamental de l’écoute active en PNL – vous permettra de reconnaître un mode privilégié (auditif, visuel ou kinesthésique) et de répondre en conséquence.

Cette technique de la PNL est une tactique de plus que le rédacteur web doit mettre dans son coffre à outils, parmi bien d’autres tactiques et astuces vues dans la formation Atelier de rédaction web.

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur la programmation neurolinguistique, Technologia offre une formation intitulée S’initier à la PNL. 


Informations complémentaires :
Améliorer l’expérience client en ecommerce grâce à la PNL (Marelle Communication)

Neuro-Linguistic Programming will help improve your writing skills  (Judith E. Pearson)

Programmation neurolinguistique : améliorez votre communication (Aymeric  Legros)

Visuel auditif et kinesthésique (VAK) : 3 façons différentes de percevoir la réalité (Marc  Vachon)



Réponses :

1) K,  2) V,  3) K,  4) A,  5) V,  6) A

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Patrice Leroux

19 septembre 2017

Nouveaux chargés de cours en relations publiques


Image: courtoisie Pixabay/DariusSankowski/CCO

Deux nouveaux chargés de cours ont été embauchés au Certificat de relations publiques en automne 2017: Gary Arpin et Isabelle Pelletier.





Gary Arpin donne le cours à option REP2200 Communication orale.

À titre de conseiller principal au Cabinet de relations publiques National, monsieur Arpin est spécialisé dans la formation de porte-parole et de dirigeants d'entreprises souhaitant améliorer l'impact de leurs présentations publiques et de leurs entrevues avec les médias.

Gary Arpin compte plus de 20 ans d'expérience en journalisme. Reporter, chef d'antenne puis chef de pupitre pour le compte du réseau de télévision Global (et de TQS), il a travaillé également à Radio-Canada puis à la Télévision française de l'Ontario (TFO).





Isabelle Pelletier donne le cours obligatoire REP2100 Rédaction en relations publiques.

Au moment de son embauche, madame Pelletier terminait un mandat (décembre 2017) à titre de chef des relations avec les médias pour le compte de la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal.

Isabelle Pelletier possède une expérience solide de plus de 15 ans en gestion d'enjeux complexes ainsi qu'en planification stratégique en relations publiques et gouvernementales. Attachée de presse et conseillère en communication pour divers niveaux d'ordre politique, elle a aussi été directrice principale - Relations publiques- chez Hill + Knowlton Stratégies, de 2011 à 2015.

Au nom de la faculté, je souhaite la bienvenue à ces deux nouveaux spécialistes et chargés de cours.

Les communications (orale et écrite) font toujours partie des habiletés et compétences fondamentales -  et j'ajouterais même... impératives - des emplois dits d'avenir. 




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Patrice Leroux

29 août 2017

Déclin du rationalisme aux États-Unis

Image: courtoisie Pixabay CCO

Au pays des merveilles - Comment l'Amérique s'est détraquée: 500 ans d'histoire  - est ma traduction libre du livre de Kurt Andersen à paraître en septembre 2017- Fantasyland : How America Went Haywire: A 500-Year History (Random House - Amazon).

L'élection de Donald Trump révèle qu'une masse critique d'Américains est devenue complètement détachée de la réalité. Comment est-ce arrivé ? Comment l'expliquer ? Pourquoi la subjectivité prime presque entièrement sur l'objectivité ? L'irrationnel sur le rationnel ? Pourquoi les opinions et les sentiments peuvent-ils aujourd'hui remplacer les faits ?

L'approche sociologique et historique d'Andersen - qui a commencé à écrire son essai il y a près de quatre ans, soit bien avant l'élection de Trump, et même avant qu'apparaissent les termes "post-vérité", "faits alternatifs" ou autre "post-factuel" - lui permet de remonter dans le temps pour tenter de comprendre l'exceptionnalisme américain.



Du complexe militaro-industriel au complexe fantatisco-industriel...

Ce qui se passe aux États-Unis, selon Andersen, serait une extrapolation aigüe et l'expression d'états d'esprit (mind-sets) remontant aux pères pèlerins

Les États-Unis ont été créés certes par des rêveurs et des passionnées mais également par des bonimenteurs et des gens susceptibles de croire à peu près n'importe quoi et n'importe qui; des sorcières de Salem à Joseph Smith et ses Mormons en passant par la Scientologie, de Walt Disney aux grandes théories du complot, et de Ronald Reagan à Oprah Winfrey. 

Mélanger l'individualisme épique à l'extrémisme religieux et à la quête de richesse, saupoudrer le tout avec le show-business; laisser mijoter pendant deux siècles et passer à la tamise des années 60 où "tout était possible et imaginable" et faire fondre le tout dans Internet et les médias sociaux. Voilà! Réalité et fantasmagorie se côtoient et deviennent parfois indiscernables... L'incroyable devient crédible et le crédible...incroyable !


Les années 60 et le déclin de la raison

Malgré ses progrès et son grand bourdonnement social et culturel, les années 60 marquent le début du doute et de la suspicion envers la science et la raison, ne serait-ce qu'avec la fondation de l'Institut Esalen. L'Institut devient le grand centre pour des gens qui ne sont pas attirés par la religion institutionnelle mais qui veulent croire en quelque chose de surnaturel... C'est le début d'une époque qu'on a surnommé le New Age et les répercussions se sont fait sentir en psychologie, en médecine et même en philosophie.  

Il ne faut sans doute pas repousser tout du revers de la main, mais c'était l'époque de la révolution sexuelle, de la consommation de drogues telles que le LSD, d'une quête de transcendance et de percée de la conscience... Il fallait retrouver son moi et son corps, par le massage, les bains chauds, le sexe, etc... En fait, les thérapies alternatives étaient en vogue pour comprendre la réalité, surtout si elles avaient une quelconque origine asiatique, hindoue, amérindienne ou de traditions chamaniques... Beaucoup d'exotisme mais très peu de science.

Andersen rappelle même que l'Institut Esalen faisait sienne la notion que les psychoses ou autres maladies mentales n'étaient en fait que des étiquettes imposées par les conservateurs pour dénoncer les excentriques; qu'elles n'étaient que des outils de coercition et de contrôle (avec un Thomas Szasz et son "la maladie mentale est une théorie et non un fait"); la folie était une façon alternative de percevoir la réalité... 

Ce type d'approche aurait rendu plus respectable et populaire l'idée que "la science" est un vaste complot concocté par des conspirateurs despotiques visant à exploiter le monde. C'est l'argument massue (et quasi universel) utilisé par ceux qui préfèrent mépriser la science, l'expertise, les universitaires et autres "élites" au profit de leurs propres croyances : des créationnistes aux "hystériques anti-vaccins " et autres climato-sceptiques...

La paranoïa des années 70

À la fois la gauche et la droite américaine - qu'il s'agisse de mouvements comme la Students for a Democratic Society ou la John Birch Society - ont proposé des histoires de conspiration généralement assez loufoques. L'assassinat du président Kennedy en 1963 a fait germé une armée de conspirationnistes (et produit aussi quelques bons livres et films...).

Autre exemple, la croyance que le gouvernement fédéral américain planifiait secrètement des camps de détention pour tous dissidents est apparue d'abord à gauche avant de devenir une idée quasi fixe à droite. 

Andersen rappelle aussi que le phénomène sans précédent des objets volants non-identifiés (OVNI) n'étaient pas dû à la présence d'extra-terrestres mais plutôt de la crédulité symptomatique et de la "pensée magique" des Américains. Même le président Jimmy Carter avouait avoir vu un tel engin...(ici).

Les années 80 et le "brouillard de la subjectivité"

Même le relativisme a affecté le monde universitaire et intellectuel. À tel point qu'après les années 60, la vérité était devenue... relative ! Critiquer était la même chose que victimiser, les libertés individuelles devaient être absolues et tout le monde pouvait croire - ou non - ce qu'il ou elle voulait bien croire.

Par ailleurs, il faut bien noter que la fin des années 80 marque aux États-Unis la fin du principe d'impartialité dans les médias (Fairness Doctrine). Depuis 1949, les médias ne pouvaient pencher idéologiquement d'un côté ou de l'autre. À travers la majeure partie du XXe siècle, les médias avaient donc une obligation de présenter une "approximation" de la vérité plutôt que d'une vérité - et certainement aucune fiction... 

L'internet aurait sans doute fini par changer tout cela aussi mais il y a eu au moins une bonne dizaine d'années, sinon plus, pour que les commentateurs (de droite surtout) s'en donnent à coeur joie et colportent toutes sortes de faussetés. C'était le prix à payer pour une plus grande liberté...


C'est sans doute aussi ce qui a incité le sénateur Daniel Patrick Moynihan à lancer son célèbre aphorisme : "tout le monde a le droit d'avoir sa propre opinion, mais pas ses propres faits".

Est-ce pour cela que Trump se méfie des experts car ils interfèrent avec son droit absolue de croire ou de prétendre que les fictions sont des faits ?


On peut être d'accord ou non avec l'analyse d'Andersen. Par contre, elle est appuyée de nombreux exemples et faits reconnus qui nous incitent à réfléchir sur l'avenir de l'État américain. 

Le déclin est-il irréversible ? 

Pour obtenir une meilleure idée de son essai, lire des extraits offerts dans le revue The Atlantic de septembre 2017.

L'entrevue ci-dessous accordée à Jeffrey Goldberg vaut aussi la peine d'être écoutée.




Merci de votre lecture !

Patrice Leroux

10 août 2017

Un mandat en gestion appliquée à la police et à la sécurité

Image: courtoisie de Pixabay/CCO

La grande surprise de l'été ? On m'a confié le mandat de gérer le Certificat en gestion appliquée à la police et à la sécurité.

N'ayez crainte, je conserve toujours mes deux autres programmes: communication appliquée et relations publiques

La décision facultaire a été prise d'abord par un souci d'équité par rapport au nombre d'étudiants, de cours à programmer et d'enseignants à embaucher - entre autres - parmi les responsables de programmes.  Je suis passablement à l'aise avec cette décision.

Depuis le départ à la retraite de notre collègue Luc Hébert, c'est la responsable du certificat de criminologie et de celui en victimologie qui avait pris la relève. Ces derniers programmes comptent des centaines d'étudiants et la tâche demeure lourde.

Bien entendu, il y a davantage d'affinités entre la criminologie et la gestion appliquée à la police et à la sécurité qu'avec les relations publiques et la communication. 

Toutefois, et bien que la courbe d'apprentissage reste assez ardue en ce qui me concerne, cela n'est pas insurmontable non plus. C'est surtout en matière de contenus que le défi se pose.

Destiné à l'origine au personnel des corps policiers (tels que des patrouilleurs visant des postes de gestion), le certificat s'est ouvert peu à peu à d'autres types de personnel en sécurité : agents de douane ou de sécurité (transport de devises, aéroport, transport en commun, etc.) et corps de l'armée.

Il faut surtout retenir que ce programme est un des premiers de notre faculté à avoir été développé par le biais d'une approche par compétences. 

Il jouit de liens solides avec l'École nationale de police du Québec, le baccalauréat en sécurité publique de l'UQTR et bien entendu, avec l'École de criminologie de l'Université de Montréal.

Le programme repose sur le concept de sécurité intérieure; c'est à dire l'ensemble des stratégies, tactiques et moyens que les autorités, aussi bien publiques que privées, peuvent mettre en oeuvre pour prévenir les risques, les dangers et les diverses formes de criminalité, et bien sûr, pour s'en protéger.

Ce certificat peut donc faire partie d'un objectif d'avancement professionnel tant dans le milieu de la sécurité privée que dans le domaine policier.

Éventuellement, avec un projet de développement de programme lié au renseignement et à l'enquête, il se pourrait qu'un véritable expert en contenus retrouve les rênes du certificat...

Mais en attendant, on devra tous composer avec la situation et il s'agit sans aucun doute d'un risque calculé... mais faible. 

Je compte bien m'acquitter de cette nouvelle tâche avec rigueur et professionnalisme... et avec les moyens dont je dispose !

Merci de votre lecture !

;-)

Patrice Leroux


26 juin 2017

Congrès de la SCRP 2017 et un prix de reconnaissance

Kelowna City Park Beach - Mai 2017

Le congrès annuel 2017 de la Société canadienne des relations publiques (SCRP) a eu lieu à Kelowna en Colombie-Britannique.


Parmi le programme assez relevé du congrès 2017, voici quelques informations à propos des présentations ayant attiré davantage mon attention.

The New PR Stands for Personal Recommendation de Peter Shankman n'est pas une vue de l'esprit entièrement neuve (voir ici article de PR Week de 2012 !) mais Shankman a su l'adapter à la réalité de 2017 grâce à ses talents de raconteur. 

La transformation de l'espace médiatique fait en sorte que la confiance et la crédibilité se gagnent maintenant directement au travers des actions et comportements des organisations et des individus et non plus à travers l'intermédiaire de spécialistes des communications.

Les spécialistes en question gagneront la confiance et le respect du public à condition que les organisations qu'ils représentent s'engagent véritablement dans une communication ouverte, transparente et honnête. Le modèle classique viré à l'envers... 

Shankman est d'abord et avant tout un spécialiste du service à la clientèle (son site professionnel ici) un concept que trop d'entreprises du Québec (et même du Canada) n'ont pas totalement intégré. 

Malheureusement, plusieurs entreprises américaines semblent avoir aussi délaissé le service à la clientèle au cours des dernières années... Les cas de mauvais service (et de mauvais traitement) foisonnent et se transforment trop souvent en "crise de relations publiques"...

Rappelons aussi que Shankman a fondé le site Help a Reporter Out, acquis par nulle autre que Cision quelques années plus tard... 

Enfin, pour les entrepreneurs, le site Shankminds vaut sans aucun doute la peine d'être visité !


University of Waterloo

J'ai apprécié la présentation de Carleen Carroll et de Dawn Charlton de l'Université de Waterloo, un établissement qui mise beaucoup sur la recherche et l'innovation. 

Au plan de la communication institutionnelle, l'université mise beaucoup sur le storytelling et les médias sociaux. La vidéo y est perçue comme un atout des plus avantageux pour raconter ses histoires.  Si le contenu est "roi" comme on dit, l'engagement en est la "reine"... et le contenu engageant demeure fondamental.

En voici un exemple éloquent:




Quelques faits saillants supplémentaires à l'Université de Waterloo

Une équipe d'étudiants en ingénierie (la seule au Canada) a été choisie pour participer au Hyperloop Pod Competition de SpaceX : le Waterloop.

La diplômée Rupi Kaur s'est rendue en haut de liste (littérature canadienne chez Amazon et au NYT) grâce à son livre de poèmes Milk and Honey.


Mark Ragan

Mark Ragan est un communicateur exceptionnel et un vieux/jeune routier en brand storytelling et content marketing.

Il annonce le plus sérieusement du monde que la brièveté devient une nécessité car le niveau d'attention (chez le commun des mortels) en est rendu à 2,7 secondes ! C'est le temps qu'il faut pour attirer d'abord l'attention.

Le "Brand Journalism" réunit le reportage et l'art de raconter (la partie journalistique) avec les experts et les histoires vécues dans une organisation (la partie branding).

Avec humour, humanité et sérieux, Ragan a expliqué comment rédiger du contenu "utile" qui séduit le lecteur pressé (avec une bonne dose de curation et de contenu original, entre autres).

Parmi quelques exemples amusants de rédaction ou d'approches plus aptes à attirer l'attention, Ragan mentionne ce communiqué de presse traditionnel transformé en cet article plus attirant par le fond et par la forme. C'est cette dernière approche que les organisations doivent préconiser d'abord...

Il y a quelques années aussi, le chanteur/entrepreneur américain Jay Z avait affirmé que l'eau potable était gratuite dans une entrevue accordée au NYT (ici). Il n'en fallait pas moins pour que Denver Water lui réponde avec humour et fermeté... (ici).

Enfin, au plan de la brièveté, comment faire passer le message qu'il ne faut pas jeter à la toilette les médicaments d'ordonnance ? Voici la réponse de Denver Water.

Compétences pour l'avenir

Je ne peux passer sous silence la recherche universitaire faite par Amy Thurlow, Alex Sévigny, Mark Dottori et Alyssa Simon au sujet des compétences, connaissances et habiletés à l'intention des professionnels en relations publiques. Le Global Capabilities Project in Public relations: Canadian Findings jette un regard comparatif (six pays) sur ces dites "capacités" devant mener vers l'adoption d'un cadre universel de références en 2018. 

Pour plus d'information sur cet ambitieux projet, c'est ici.

Si vous voulez le pdf de leur présentation, écrivez-moi un mot...


Intelligence artificielle et robots spécialistes en communication ?

Mon estimé collègue Jean Valin aborde un enjeu que bien du monde craint: la percée imminente de l'intelligence artificielle (IA) en relations publiques. En fait, on y est déjà à bien des égards aux plans de la recherche, de la création de contenu (y compris et surtout en rédaction), de l'évaluation et des flux de travail.

Saviez-vous par exemple que l'IA de Google peut mieux lire sur les lèvres (et décoder la signification) que les humains grâce aux millions d'heures de vidéo et de télé écoutées ?

Citant cet article de Michael Cross, Valin rappelle que les robots n'ont pas besoin d'être parfaits; ils doivent juste être plus efficaces que les humains... 

En fait de nombreux services dits professionnels reposent sur une grande quantité d'informations (de données) mais sur une plus petite quantité de jugement. Plusieurs services professionnels sont peut-être même mieux adaptés à la robotisation que des travaux ménagers ou en manufacture, par exemple.

Quelles seront les implications de tout cela en relations publiques ? Si la collecte de données, leur compréhension (évaluation des sentiments par exemple), leur mise en contexte et leur partage en format intelligible sont possibles, quel rôle peut jouer le praticien ?  

Les enjeux au plan du jugement, de l'intelligence émotive, des valeurs et de l'éthique représentent sans doute des planches de salut pour les professionnelles de demain...

Si vous voulez le pdf de sa présentation, écrivez-moi un mot...


Un Prix fort apprécié

En terminant, je remercie sincèrement la SCRP d'avoir nommé les cinq membres de l'équipe de développement de l'examen Connaissances en relations publiques (CRP) - PRK en anglais - à titre de récipiendaires du Prix de la Lampe emblématique de service 2017.

Mon collègue Colin Babiuk (MacEwan University) et moi avons eu la chance d'être sur place pour recevoir ce prix.


Colin Babiuk, Kim Blanchette (présidente sortante de la SCRP) et moi.
Photo: courtoisie de la Presse canadienne.

Merci de votre lecture !

Patrice Leroux

27 mai 2017

Commerce électronique: prix variables et méga-données

Image courtoisie Pixabay / Geralt CCO
Toutes transactions d'achat (en ligne ET hors ligne) laissent des traces précieuses. Ces traces d'information peuvent conditionner un ensemble de stratégies de prix. Le consommateur en ressort-il toujours gagnant ? C'est moins sûr... 

C'est ce qu'on apprend dans l'article How online shopping makes suckers of us all (Jerry Useem). 

Le "juste prix" peut maintenant être décidé par un ensemble de données et de calculs algorithmiques dont l'historique de navigation, la localisation, les comportements et habitudes d'achats, entre autres.

Est-ce à dire que le prix unique affiché sur bon nombre d'articles (produits et services) serait en voie de disparaître ? C'est déjà le cas en commerce numérique ou électronique (et même dans certaines grandes épiceries selon le quartier où on habite...). Les recommandations de Google par exemple - au plan du prix à payer - dépendent de plusieurs facteurs, en effet... On pourrait en dire de même pour les autres Amazon et Expedia de ce monde aussi...

Le prix fixe apparaît sur une étiquette

Le prix fixe serait apparu vers la moitié du 19e siècle dans les magasins, pour des raisons à la fois pratiques et morales. 

Devoir marchander pour tout était une opération délicate et un "art" que peu de vendeurs possédaient. Le prix fixe ou unique empêchait toute forme de favoritisme (ou d'exploitation) et assurait une uniformité comptable plus facile à gérer. Il facilitait le processus de vente et a même permis l'essor de la publicité, où on pouvait afficher des articles avec leurs prix uniques respectifs.

Le pari était tout de même risqué pour les vendeurs compte tenu que les profits faits avec des consommateurs disposés à payer davantage allaient diminuer. On croit même que cette pratique de prix unique aurait provoqué la création de marques diverses.

Par exemple, l'article rappelle que General Motors, à partir des années 1920, créait la marque Pontiac pour les moins fortunés, la Oldsmobile pour les gens plus à l'aise mais voulant demeurer discrets, la Buick pour les arrivistes et la Cadillac pour les riches voulant se montrer comme tels... Ceci n'est sans doute pas aussi caricatural qu'il n'en a l'air...

L'arrivée des données

L'accès à une énorme quantité de données a permis non seulement une analyse profonde des comportements de consommation (pensons aux cartes de fidélité enregistrant tous les achats) mais aussi des expériences socio-économiques. Ces dernières allaient produire à leur tour des données permettant de prédire combien un consommateur était prêt à payer pour acquérir un produit. 

Les méga-données peuvent-elles discerner correctement une sorte de "discrimination tarifaire parfaite" pour chaque consommateur ?

À ce propos, on s'inquiète déjà des données de crédit dont dispose Google pour prouver l'efficacité de ses campagnes publicitaires

Le Washington Post signale ici les appréhensions de divers groupes d'intérêts liés à la protection de la vie privée... L'accès aux données d'achats par crédit, même hors ligne, suscite en effet plusieurs enjeux délicats comme le rappelle Business Insider ici aussi.

Des économies en commerce électronique ? Pas toujours...

Si la plupart des consommateurs se sont bien rendu compte qu'il y avait des économies à faire en achetant en ligne, d'autres ont vite appris que ce n'était pas toujours le cas (voir ici et ici).

Pour ma part, j'ai fait quelques expériences hors ligne et en ligne.

En ligne, je me suis rapidement rendu compte, en automne 2016 dernier, que de réserver directement auprès du site web de deux hoteliers au Québec m'avait permis d'épargner près de 90 dollars (sur trois nuits), par rapport aux prix que m'offrait Expedia, pour le même séjour.

A contrario, Expedia m'a permis d'épargner plus de 120 dollars pour trois nuits dans un hôtel de la Colombie-Britannique, même après avoir vérifié directement en ligne (et par courriel) avec l'hôtel même... Était-ce parce que j'avais aussi réservé un billet d'avion par le biais d'Expedia ?

Hors ligne, je me suis rendu compte que j'avais épargné près de 50 dollars pour l'achat de deux paillassons dans un magasin Pier Imports par rapport à deux articles très semblables sur le site de Wayfair...

Qu'est-ce à dire ? Qu'il faut sans aucun doute prendre un peu de temps pour comparer les prix entre vendeurs et fournisseurs, en ligne et hors ligne. Peu de gens semblent avoir du temps pour cela...


Vers un capitalisme de surveillance ?

Dans une autre optique mais certainement apparentée, Jonathan Taplin présente une critique virulente des Géants du web (devenus selon lui des "monopoles naturels") qui utilisent notre propre complaisance (traces numériques) pour mieux nous exploiter et vendre nos informations à des tiers... 

Ce qu'on comprend, c'est que les législateurs "antitrusts" américains ont laissé ces géants faire à peu près tout ce qu'ils veulent (industrie de la musique et des médias, entre autres). L'enjeu majeur, aujourd'hui selon Taplin, consiste à les empêcher de devenir encore plus gros...

Dans ce contexte l'immense potentiel du data-mining, des méga-données, de l'internet des objets, de l'IA, etc., pourrait servir à mauvais escient... 

Par exemple, le prix d'une canette de boisson gazeuse, affichée par une machine distributrice pourrait, en théorie, varier à la hausse ou à la baisse selon la température et le porte-feuille du consommateur...

Qu'en pensez-vous ?


Merci de votre lecture !

Patrice Leroux



15 mai 2017

La vérité grâce aux méga données (Big Data) ?

Image courtoisie de Pixabay/Geralt/Café -CC0 1.0

"Les gens mentent mais les données brutes disent la vérité". 

Voilà le titre d'un article de Peter Orszag  à propos du livre de Seth Stephens-Davidowitz : Everbody Lies. Big Data. New Data. And what the Internet can tell us about who we really are. (Ed. Harper-Collins)

Selon Seth Stephens-Davidowitz, un ancien assistant de recherche de Orszag et un ex-"data-scientist" chez Google, les gens mentent beaucoup plus souvent qu'on ne le pense lorsqu'il s'agit de répondre à des sondages, par exemple. 

Cette affirmation (ou cette lecture) vient de l'examen d'une quantité impressionnante de requêtes de recherche faites sur Google où là, précisément, on révèle davantage nos véritables comportements et attitudes.

Par exemple, Stephens-Davidowitz avance que les indécis ne le sont jamais vraiment. Dans une requête qui ressemblerait à cette chaîne de mots-clés: "Trump Clinton Taxes", le vote ira fort probablement en faveur du premier mot-clé...

Les sondeurs avaient aussi prédit que les Américains de race noire porteraient leur choix sur Hillary Clinton  mais les données ont révélé par la suite que bon nombre d'entre eux ne se sont tout simplement pas présentés aux urnes.

Tensions raciales

Au plan des relations raciales, les sondages indiquent généralement que les Américains Blancs ne sont pas particulièrement racistes bien que le racisme semble plus prédominant dans le Sud. 

Pourtant, la recherche numérique révélerait un nombre élevé de requêtes racistes par les Américains et elles ne sont pas davantage confinées au Sud. 

Au contraire, l'auteur révèle que les requêtes racistes les plus nombreuses se trouveraient dans l'État de New York (Upstate), en Ohio et en Pennsylvanie de l'Ouest. 

Le véritable racisme se retrouverait donc plutôt dans un axe est-ouest que nord-sud; les résultats des élections présidentielles américaines confirmeraient cette lecture car Barack Obama (2008 et 2012) n'a pas réussi aussi bien que Donald Trump (2016) dans l'axe est-ouest.

Données sur l'homosexualité

Certaines données statistiques (profils de médias sociaux compris) évoquent que la proportion d'hommes se disant ouvertement gais est deux fois plus importante dans l'État du Rhode-Island que dans l'État du Mississippi. 

Pourtant, Stephens-Davidowitz souligne que les requêtes de mots-clés associés à la pornographie gaie ne varient pas énormément d'un état à l'autre. Qui plus est, ce type de requête n'est que marginalement plus élevé au Rhode-Island qu'au Mississippi. 

Est-ce donc à dire que les données statistiques (et les profils de médias sociaux) retrouvés dans certains États ne reflètent pas la réalité ?

Plus étonnant encore, dans les États où la proportion d'hommes se disant ouvertement gais demeure plus faible, on retrouve apparemment davantage de requêtes posant la question: "mon mari est-il gai" ? 

Cette dernière requête serait la troisième en importance tout de suite après "mon mari est-il infidèle" ? et "mon mari est-il déprimé" ?

Bien entendu, si on peut faire dire bien des choses avec des statistiques et des sondages (voir #tousFactsCheckeurs), on pourrait en dire de même avec les requêtes de recherche dans Google. 

Quoi qu'il en soit, l'auteur américain avance que les recherches dans Google demeurent l'ensemble de données (dataset) le plus important jamais colligé du psyché humain.

Malgré certaines limites, les méga données (Big Data) seraient en mesure de résoudre certains problèmes ou approches méthodologiques de la recherche quantitative (et peut-être même qualitative) en sciences sociales.

Qu'en pensez-vous ?

Merci de votre lecture !

Patrice Leroux
 
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